Venant à l’instant de découvrir une chanson d’un certain Ablaye Thiossane « Thiéré lamboul » grâce à un twittos, l’envie d’écrire un article sur les tubes des années post indépendance m’est venu spontanément. D’abord je précise que je n’ai pas une maîtrise particulière de l’évolution de la musique africaine à cette époque. Mais je tiens juste à partager quelques coups de cœur que j’ai eu à découvrir au hasard (comme celui de Ablaye Thiossane) ; par ailleurs je ferai une petite recherche sur les sonorités de cette époque. Pour un début on se consacrera sur un genre musical bien particulier, la rumba congolaise. Cette dernière fait partie de mes préférées avec cette langue le lingala (que je ne comprends absolument pas) qui pour des raisons inexplicables je trouve très beau. Cette musique imprégnée dans la culture congolaise est riche par la diversité des thèmes inspirant les chansons.
Origines:
La Rumba est une danse de nombril
qui vient du Royaume Kongo et en République Centrafricaine, la danse du nombril
à l’époque est une expression folklorique charnelle permettant à un couple de
danseurs de se produire nombril contre nombril.
La Rumba conserve à ce jour
quelques mots bantou et yoruba dont on entend dans certaines chansons Cubaines.
Lorsque la Rumba est revenue en Afrique entre les années 40 et 50, après avoir
été longtemps un moyen d’expression artistique et de revendication des noirs
qui dénoncent l’injustice dont ils sont victimes à Cuba, elle a été
réappropriée par les Africains.
Evolution:
La Rumba vers la fin des années
50 va se moderniser avec l’incorporation de la guitare électrique, la
trompette et la batterie. Au fil des temps, elle intègre d’autres courants
musicaux tels que le Jazz, le Makossa, la Pop et la Soul. Les musiciens africains
intègrent leur folklore dans ce riche patrimoine culturel et l’enrichissent
d’autres courants. La rumba congolaise va devenir le soukous ou le ndombolo incorporant
des influences locales pour les dernières générations.
"Ebale ya Zaire" (Le fleuve Zaire)
Ebale ya Zaïre (Le Fleuve Zaïre) est l’une des
chansons les plus célèbres des grands classiques de la Rumba congolaise composé en 1973. Il s’agit d’une chanson d’amour (écrite
en lingala) basée sur des faits réels vécus par l’auteur Simaro Lutumba. Ce dernier fut
sérieusement affecté par le départ de sa femme qui se rendait au Nord de la
République démocratique du Congo. En accompagnant sa dulcinée au port de
Kinshasa où elle devrait prendre le navire, il fut
subitement épris d’un sentiment d’abandon. Plutôt que de s’effondrer
impuissant dans les bras de Zwani sa partenaire de vie, il s’en prend au
navire qui va l’emmener vers d’autres cieux, en l’accusant de lui voler son
amour éternel et en lui demandant surtout de la ramener le plus tôt possible.
Il assiste, les larmes aux yeux, à l’éloignement de ce maudit navire qui
disparaît dans le brouillard avec sa bien aimée, sans être rassuré de son
retour, le regard figé sur la photo qu’elle lui a laissée en souvenir au moment
de s’en aller. Il en est tellement meurtri qu’à la fin de la chanson, il en
appelle presque à la mort pour alléger ses souffrances, ne pouvant plus
supporter de voir devant lui l’ombre de sa femme à chaque pas qu’il fait. Dans
cette chanson, Simaro Lutumba relate toute la peine qu’il a eue à accepter la
séparation d’avec sa femme, de façon très imagée, très poétique et à la fois
philosophique.
"Maria Chantal" Zaire Attack (1974)
"Makolo ya massiya" Carlyto Lassa (1997)
La Rumba aujourd’hui :
A force d’évoluer, la rumba s’est
dénaturalisée avec des influences pop à l’heure actuelle. Le lingala bien que
très beau n’est pas une langue accessible au reste du monde. En plus des
artistes qui perdent leur personnalité artistique en citant plusieurs noms de
célébrités dans leurs chansons. Heureusement qu'il arrive d'être agréablement surpris par des nouveaux venus qui sortent du lot parmi lesquels on peut citer le groupe Bana C4 produit par le rappeur Youssoupha. Le groupe est constitué de chanteurs et danseurs pour la plupart d'origine africaine.
Ainsi s'achève ce voyage en espérant que vous avez aimé. A très bientôt pour de nouvelles découvertes musicales.
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