Chaque rédacteur vit ce moment
fatidique pendant lequel le besoin pressant de ne plus se mentir habite l’âme.
Ce moment précis pendant lequel le cœur réclame la transcription exacte du
ressenti. Cela commence par une adrénaline souvent indescriptible que
provoquent des évènements riches en émotions ; ou simplement de manière
passive une image, un son, une chute, un réveil brutal. Et ce matin, se révèle
de l’adrénaline. Dans une ambiance d’automne, elle se distribue avec
parcimonie. D’abord par une voix venant d’un corps dont le surpoids ne fait
qu’augmenter le charme. Puis d’un décor satiné qui appelle au calme et à
l’apaisement.
L’orgasme auditive, le déliement
de l’âme et son élévation ont cette apparenté hypnotisant et chaotique. La
remise en question entre l’arrivée des premières notes et la gravité du rythme
installe et accentue la mélancolie. Oui la même qui résonne et réclame
l’authentique vérité. Point de redondance ! Elle ne se signale pas dans sa
forme embellie, remodelée ou arrondie. Elle est là, s’exige comme jamais au
rythme du piano. Comme une crise d'hystérie que subirait un corps (âme) humain,
la vérité traverse avec enthousiasme les vicissitudes d’une gorge nouée.
L’esprit se résout à aborder sans
ruse la transcription. La plume plonge au plus profond de l’âme y délie sa
récolte et divague dans les tumultes de l’hésitation. A ce moment précis aucun
compromis ne se révèle. Seul se manifeste la volonté d’assumer son passager
noir, de l’extirper des ténèbres de la caricature avant de l’étaler sur un
feuillet immaculé. L’initiative parait audacieuse jusqu’à l’entrevue de
l’absolue vérité et du tank social. Les deux antagonistes s’épient et finissent
par remettre en question le fondement de l’opération. Accompagner cette vérité
jusqu’à son dénouement ou l’enduire de cette matière visqueuse qui diminuera sa
clarté lors de sa révélation ?
Chaque humain vit ce moment
fatidique pendant lequel la raison se résout à faire succomber sa vérité. Cela
se passe dans un duel ; après lequel la vérité graisseuse devient embellie
(travestie), remodelée et arrondie. Elle ne s’exige plus mais s’expose sans
intérêt. Là devant admirations, louanges, et ovations. La procédure
psychédélique (musicale) n’aura pas été sémillante. Tout de même, elle aura
permis d’enrichir un répertoire où se côtoient femme en surpoids et homme frêle ;
voix graves et voix nasillardes. Humains aux mœurs légères et d’autres avec un
très bon jeu d’acteur.
La procédure psychédélique de cette
chronique est fausse. Il n’y avait pas de femme en surpoids. Il y’avait un
adolescent anorexique. L’adrénaline vient certes de lui mais n’a pas été
distribuée avec parcimonie. Elle est venue de manière brutale comme les images
du clip. La vérité, sa partie absolue a été négociée puis dissimulée à travers
la profondeur de la (ma) pensée. En attendant de la purifier de son liquide
visqueux, sachez qu’elle divague toujours dans les tumultes de l’hésitation.
@diinedk
Photo: Selly Raby Kane
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