Il ne manquait pas de superlatif pour qualifier le dernier film de l'extravagant Quentin Tarentino. En gros un western spaghetti soupoudré de quelques clichés. Véritable succés en salle, Django Unchained est qualifié de plus grand film de tous les temps par certains internautes. Après l'avoir visionné en VF puis en VO (sous titré), j'avoue être à la limite de la déception. Mais avant de me concentrer sur le film familiarisons-nous avec le réalisateur dans l'un de ses films cultes:"Pulp Fiction" sorti en 1994:
PULP FICTION
Ce que j'aimais chez Tarantino avant Django était cette déstructuration du verbe qu'était obligée de suivre le scénario. Prenons l'exemple de pulpe fiction; à partir d'un récit déstructuré, Tarantino avec cet humour noir parvient à façonner les dialogues qui abolissent toute linéarité. Aucune règle n'est supposée être suivie, les scènes se succèdent surprenantes, hilarantes pour la plupart du temps avant de se terminer par des répliques cultes.
La scène du resto entre Vincent et Jules juste avant la fin:
- Tu veux du bacon ?
- Non, merci. C’est du porc.
- Pourquoi, t’es juif ?
- Nan, j’ai horreur du cochon. Ca craint c’est tout.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est dégueulasse un porc. J’mange pas ce genre d’animal.
- Mais l’bacon c’est délicieux ! Un bon jambon c’est délicieux !
- Mouais, les rats ont p’tet le goût de crème caramel mais comme j’ai pas l’intention d’en manger j’pourrais jamais le savoir. Et puis les cochons il se roulent sans arrêt dans leur merde, même qu’ils la bouffent. C’est dégueulasse. Faut être con pour manger ses excréments.
- Hé ben et les chiens ? Les chiens ils les mangent eux.
- J’mange pas de chien non plus.
- Tu penses que le chien est un animal aussi sale que le porc ?
- J’dirais pas que c’est un animal aussi sale que le porc mais il n’empêche qu’il est dégueulasse. Seulement, le chien a de la personnalité. La personnalité ça change tout.
- Si j’comprend bien dans ta logique un porc qui aurait de la personnalité ne serait plus aussi dégueulasse qu’avant, c’est ça le truc ?
- Ouais, mais pour ça il faudrait qu’il ai un charme fou ton porc. Il faudrait qu’il possède dix fois plus de charme que le cochon de Walt Disney tu vois ce que j’veux dire.
- Non, merci. C’est du porc.
- Pourquoi, t’es juif ?
- Nan, j’ai horreur du cochon. Ca craint c’est tout.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est dégueulasse un porc. J’mange pas ce genre d’animal.
- Mais l’bacon c’est délicieux ! Un bon jambon c’est délicieux !
- Mouais, les rats ont p’tet le goût de crème caramel mais comme j’ai pas l’intention d’en manger j’pourrais jamais le savoir. Et puis les cochons il se roulent sans arrêt dans leur merde, même qu’ils la bouffent. C’est dégueulasse. Faut être con pour manger ses excréments.
- Hé ben et les chiens ? Les chiens ils les mangent eux.
- J’mange pas de chien non plus.
- Tu penses que le chien est un animal aussi sale que le porc ?
- J’dirais pas que c’est un animal aussi sale que le porc mais il n’empêche qu’il est dégueulasse. Seulement, le chien a de la personnalité. La personnalité ça change tout.
- Si j’comprend bien dans ta logique un porc qui aurait de la personnalité ne serait plus aussi dégueulasse qu’avant, c’est ça le truc ?
- Ouais, mais pour ça il faudrait qu’il ai un charme fou ton porc. Il faudrait qu’il possède dix fois plus de charme que le cochon de Walt Disney tu vois ce que j’veux dire.
Nous pouvons noter cette force qu'il a à dédramatiser les tragédies créant un décalage énorme entre les situations vécues à l'écran et la psychologie des personnages qui se laissent aller à une grande désinvolture et une légèreté parfois troublante. Comme l'illustre la scène de la montre en or ci-dessous qui est selon moi l'une des plus hilarantes de tous ses films:
A celà s'ajoute la simplicité de l'histoire, contrairement à Django Unchained, si on regarde à nouveau "Pulp Fiction"ça sera pour le plaisir et non pour comprendre le scénario.
RETOUR SUR DJANGO
Difficile pour moi de dire que ma déception relève de mon
souci de résister à l'influence de la masse ou plutôt des contradictions
et quelques séquences qui m'ont offusqué.
Toujours les mêmes stéréotypes, dominant/dominé, le noir qui doit toujours s'émanciper. Le père spirituel prônant la vertu et accordant des faveurs à un esclave qui sort du lot (Cette pierre précieuse qu'on peut trouver à 1/10000
Toujours les mêmes stéréotypes, dominant/dominé, le noir qui doit toujours s'émanciper. Le père spirituel prônant la vertu et accordant des faveurs à un esclave qui sort du lot (Cette pierre précieuse qu'on peut trouver à 1/10000
Le personnage de Django est agaçant et égoïste. Broomhilda reste très passive et accepte juste d'être la femme qui subit des sévices sans résistance et attend son esclave émancipé. La scène des retrouvailles entre Django et Broomhilda relève du ridicule quand celle-ci s'évanouit dans la chambre. L'effet recherché n'est pas trouvé selon moi. La scène manquait d'un peu de fluidité. À y voir de plus près je crois que le réalisateur a voulu jouer avec les émotions des téléspectateurs en rendant l'attente des retrouvailles les interminables. Tandis qu'on s'attend à un peu de romantisme voir même cette joie contenue qui explose, Tarantino ajoute cette petite touche de stupidité renforcée par la passivité de Broomhilda. Ce que certains peuvent ne pas aimer.
Le Docteur Schulz reste l'un de mes personnages préférés. Pas pour son côté mentor mais plutôt pour son sens de l'humour. La scène du début avec les esclaves, ou lorsqu'il lance au propriétaire du Bar après avoir buté le shérif : "Maintenant tu peux appeler le Marshall!".
le fait d'ériger deux personnages qu'on n'avait pas l'habitude de voir interprétés par des noirs.
Des cow-boys noirs? Pas tout à fait. C'est là que Tarantino réussit à donner tous les attributs d'un western accompli à Django. Désormais le héros c'est lui, il se met à cheval, s'endimanche et se permet de fouetter ses maîtres blancs. Les règles sont changées.
Mais le revers de la médaille est Stephen l'un des plus détestés du film. On se demande parfois si ce contremaître est noir. Où se trouve la compassion entre communautés (Là je parle de l'époque de l'esclavage). On a l'habitude de victimiser les noirs et de faire passer les esclavagistes pour des diables. Stephen constituera à lui seul ce qu'il y a de pire, cette dévotion inexplicable qu'il a pour son maître qui a commencé avec le père de celui-ci poussera même le téléspectateur à avoir une certaine admiration aussitôt réprimendée par la haine qu'il a pour les esclaves et particulièrement pour Django. Le fait que c'est lui qui finit par trouver le secret de Broomhilda fera de lui le personnage le plus détesté. Mais ici, la critique de la part de Tarantino est objective d'un point de vue de ces deux personnages qui représentent tout ce qu'il y'a de mieux et de pire.
L'attitude de Django sera par moment incompréhensible tant l'absence de solidarité et de compassion le caractérise. On nous dira que tout ceci est justifié par le fait qu'il veuille retrouver sa bienaimée. Difficile d'arriver à faire le lien.
Finalement, Django restera le film de Tarantino qui m'a le moins plu. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir des scènes cultes malgré toutes les spéculations. "Django Unchained" s'avère être un bon film de western fourre tout un peu disproportionné. La scène de l'explosion digne d'une fin de "Rambo" , Broomhilda qui se bouche les oreille (Je crois que j'avais envie de lui donner une claque lol), en admirant paisiblement son amour qui fait danser son cheval (WTF???).
Finissons en beauté avec la scène des cagoules aussi hilarante que stupide:
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