jeudi 5 juin 2014

Lourens Gehbart, un "Gourou Vintage"


« Mon fils, la mode est ce que tu adoptes lorsque  tu ne sais pas encore qui tu es, assures- toi d’être toujours bien habillé ».
Des mots simples d’un grand-père à son petit fils, revendiquant un fort caractère et avec la nuance d’une volonté de franchir les limites. Car il serait difficile d’imaginer à l’époque du grand-père Gehbardt de voir un dandy (selon leur concept) dans les rues de Namibie.

Lourens Gehbart, ma récente découverte. Autodidacte, celui qui aime se faire appeler le « Gourou vintage » est un amoureux de tout ce qui sort de l’ordinaire. Sa passion, façonner un vêtement ou un accessoire ancien et parvenir à titiller les préjugés du sens de l’esthétisme. En prenant le style de la génération de son grand-père et en y ajoutant une touche moderne et un peu folklorique, Lourens parvient à obtenir d’après ses mots : un mélange de sophistication et de punk pour obtenir un style qui est une extension de soi-même.
« J'aime le fait que je peux customiser quelque chose de cru à partir de 1960 comme le moderniser en apportant quelque chose de nouveau en elle tout en gardant le noyau de la valeur des années 60… Je suis inspiré par mon défunt grand-père et je puise mon inspiration sur toutes les espèces et des objets vivants. »

Depuis son enfance Lourens a gardé l’influence de ses parents sur sa manière de voir la vie et de remplir sa garde robe. Car derrière chaque pièce, existe un souci de faire de bonnes affaires. A la question de savoir où il parvient à avoir ses rares vêtements, il explique : « Un grand nombre de fournisseurs en Afrique ne réalise pas vraiment la valeur de ce qu'ils vendent parce que beaucoup de gens ne sont pas intéressés à porter du vintage, ils le considèrent comme des vêtements d'occasion, j'arrive à  m’habiller à bon marché et je finis par ressembler à un millionnaire.»

Maintenant, en plus de vivre pleinement sa passion, des photographes des quatre coins du monde viennent immortaliser ses looks dans les banlieues de son pays natal. Ce qui le pousse vers l’univers de la confection de vêtements par sa collaboration récente avec Khumbula, un groupe de stylistes et de designers de Johannesburg en Afrique du Sud.



Découvrez ses looks ci-dessous.  



















 @diinedk


dimanche 1 juin 2014

ORIGINES ET EVOLUTION DE LA RUMBA CONGOLAISE


Venant à l’instant de découvrir une chanson d’un certain Ablaye Thiossane « Thiéré lamboul » grâce à un twittos, l’envie d’écrire un article sur les tubes des années post indépendance m’est venu spontanément. D’abord je précise que je n’ai pas une maîtrise particulière de l’évolution de la musique africaine à cette époque. Mais je tiens juste à partager quelques coups de cœur que j’ai eu à découvrir au hasard (comme celui de Ablaye Thiossane) ; par ailleurs je ferai une petite recherche sur les sonorités de cette époque. Pour un début on se consacrera sur un genre musical bien particulier, la rumba congolaise. Cette dernière fait partie de mes préférées avec cette langue le lingala (que je ne comprends absolument pas) qui pour des raisons inexplicables je trouve très beau. Cette musique imprégnée dans la culture congolaise est riche par la diversité des thèmes inspirant les chansons.


Origines:

La Rumba est une danse de nombril qui vient du Royaume Kongo et en République Centrafricaine, la danse du nombril à l’époque est une expression folklorique charnelle permettant à un couple de danseurs de se produire nombril contre nombril.
La Rumba conserve à ce jour quelques mots bantou et yoruba dont on entend dans certaines chansons Cubaines. Lorsque la Rumba est revenue en Afrique entre les années 40 et 50, après avoir été longtemps un moyen d’expression artistique et de revendication des noirs qui dénoncent l’injustice dont ils sont victimes à Cuba, elle a été réappropriée par les Africains.




Evolution:

La Rumba vers la fin des années 50 va se moderniser avec l’incorporation de la guitare électrique, la trompette et la batterie. Au fil des temps, elle intègre d’autres courants musicaux tels que le Jazz, le Makossa, la Pop et la Soul. Les musiciens africains intègrent leur folklore dans ce riche patrimoine culturel et l’enrichissent d’autres courants. La rumba congolaise va devenir le soukous ou le ndombolo incorporant des influences locales pour les dernières générations.


"Ebale ya Zaire" (Le fleuve Zaire)




Ebale ya Zaïre (Le Fleuve Zaïre) est l’une des chansons les plus célèbres des grands classiques de la Rumba congolaise composé en 1973. Il s’agit d’une chanson d’amour (écrite en lingala) basée sur des faits réels vécus par l’auteur Simaro Lutumba. Ce dernier fut sérieusement affecté par le départ de sa femme qui se rendait au Nord de la République démocratique du Congo. En accompagnant sa dulcinée au port de Kinshasa où elle devrait prendre le navire, il fut subitement épris d’un sentiment d’abandon. Plutôt que de s’effondrer impuissant dans les bras de Zwani sa partenaire de vie, il s’en prend au navire qui va l’emmener vers d’autres cieux, en l’accusant de lui voler son amour éternel et en lui demandant surtout de la ramener le plus tôt possible. Il assiste, les larmes aux yeux, à l’éloignement de ce maudit navire qui disparaît dans le brouillard avec sa bien aimée, sans être rassuré de son retour, le regard figé sur la photo qu’elle lui a laissée en souvenir au moment de s’en aller. Il en est tellement meurtri qu’à la fin de la chanson, il en appelle presque à la mort pour alléger ses souffrances, ne pouvant plus supporter de voir devant lui l’ombre de sa femme à chaque pas qu’il fait. Dans cette chanson, Simaro Lutumba relate toute la peine qu’il a eue à accepter la séparation d’avec sa femme, de façon très imagée, très poétique et à la fois philosophique.


"Maria Chantal" Zaire Attack (1974)




"Makolo ya massiya" Carlyto Lassa (1997)




La Rumba aujourd’hui :

A force d’évoluer, la rumba s’est dénaturalisée avec des influences pop à l’heure actuelle. Le lingala bien que très beau n’est pas une langue accessible au reste du monde. En plus des artistes qui perdent leur personnalité artistique en citant plusieurs noms de célébrités dans leurs chansons. Heureusement qu'il arrive d'être agréablement surpris par des nouveaux venus qui sortent du lot parmi lesquels on peut citer le groupe Bana C4 produit par le rappeur Youssoupha. Le groupe est constitué de chanteurs et danseurs pour la plupart d'origine africaine.



Ainsi s'achève ce voyage en espérant que vous avez aimé. A très bientôt pour de nouvelles découvertes musicales.